Académie : Jean-Paul Large de la Société Populaire en conférence
Jean-Paul Large de la Société populaire, en conférence à l’Académie
L’historien caladois Jean-Paul Large, membre de la Société Populaire, donnait ce samedi 9 février à l’Auditorium, une conférence très écoutée sur « les contrats de mariage et stratégies matrimoniales de 1760 à 1914 ». Ce thème choisi par son auteur faisait partie d’une thèse soutenue il y a 20 ans, sur la famille et le mariage en beaujolais et la vie des sociétés rurales.
Il serait bien fastidieux de relater l’ensemble des propos de l’auteur, mais à l’époque, le mariage était le seul élément que la famille pouvait maitriser. La mortalité infantile était importante, les femmes mourraient en couches, et le régime matrimonial était un des éléments majeur pour que les biens familiaux ne soient pas divisés, restant entre soi. D’où la nécessité du contrat de mariage. Jean-Paul Large a pu étudier les formes et contenus des contrats dans les archives notariales de Belleville et Saint-Georges, les archives privées et départementales.
Pour Jean-Paul Large, le mariage est un acte de reproduction sociale qui perturbe parfois la vie de la commune si le mari vient d’une autre commune, et on se marie le plus souvent dans un rayon de 10 km. Le mariage est un rituel avec un processus bien défini, une abondance de rites dans lesquels le moindre détail a son importance. Assurer la descendance est le souci majeur des familles. La femme restera sous la coupe de son mari en ayant toutefois ses biens personnels protégés, mais elle doit rester obéissante : « Quand le coq chante, la poule doit se taire » !
10 à 15 % de la population ne se marie pas pour des raisons économiques, les pauvres sont exclus du mariage faute de moyens, privilégiant le concubinage, et il n’y a pas de mésalliance en dehors des contes de fées. « Qui se marie par amour a bonnes nuits et mauvais jours » !
La majorité est à 25 ans, l’autorisation parentale est impérative jusqu’à 30 ans et les mariages sont tardifs. Il résulte que la communauté réduite aux acquêts, apparue au 18e siècle, deviendra la forme la plus usitée à ce jour. Le code civil et ses remaniements impliquant le mari comme chef de famille, permettra de ne plus situer le coffre, l’armoire, la machine à coudre ou la bicyclette dans la dot, et le conjoint survivant aura enfin des droits, en vertu des grands principes de l’égalité.
Note : « Familles et patrimoines en beaujolais » de Jean Large à consulter à la médiathèque.
Au rang des informations données par le secrétaire perpétuel Maurice Saulnier en début de séance, « l’accent était mis » sur la création d’un site de l’Académie, une des trente académies françaises, qui sera effectif d’ici quelques jours, le premier essai de poésies qui paraitra prochainement, et le colloque annuel du 12 octobre.
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