Comme j'ai de grosses lacunes sur le monde salfiste... la Syrie, etc... j'ai cherché à en savoir plus :
Le salafisme (en arabe : السلفية) est un mouvement politico-religieux revendiquant un retour à l'islam des origines, qui serait donc fondé exclusivement sur le Coran et la Sunna, selon la compréhension de Mahomet et de ses compagnons. Les salafistes prétendent dépasser les avis (fatwas) des quatre écoles de droit sunnites (hanafisme, malikisme, shaféisme et hanbalisme) qui considèrent également l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas) comme sources de droit. Ils rejettent toute innovation (ou bid`ah), et sont en faveur d'une application stricte de la loi islamique (sharia) qui en découle. Ils affirment constituer la restauration de l'islam des premiers siècles après sa corruption par les innovations blâmables.
Étymologiquement, « salafisme » (en arabe : السلفية as-salafiyya) provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre », qui désigne les compagnons du prophète de l'islam Mahomet et les deux générations qui leur succèdent : « al-salaf al-salih », les « pieux prédécesseurs » (le nom dérive de la racine SLF س ل ف exprimant l'idée de précéder ou d'être achevé).
Toutefois, comme le souligne Stéphane Lacroix, « la notion de « salafisme » – qui désigne la pratique des salaf, les pieux ancêtres (c’est-à-dire, dans l’acception la plus répandue, les trois premières générations de musulmans) – est en elle-même ambiguë, puisque s’en réclament, non seulement une grande partie des islamistes saoudiens, et parfois non-saoudiens, mais également les héritiers intellectuels de la salafiyya (réforme) égyptienne, fondée à la fin du XIXe siècle parJamal al-Din al-Afghani et Muhammad Abduh1».
Pour Baptiste Brodard, « l’affiliation aux salaf est gage de légitimité et d’orthodoxie, en ce sens que ces derniers désignent, selon la tradition islamique, les meilleurs musulmans, dotés d’une compréhension correcte de l’islam. Le salafisme se définit donc comme la branche orthodoxe de l’islam, qui suit le Coran et la Sunna selon la compréhension des pieux prédécesseurs. En se désignant publiquement comme des salafistes, les wahhabites se parent d’un label d’orthodoxie, de neutralité et de légitimité aux yeux des musulmans, en renvoyant à l’idée d’une tradition originelle, même si les wahhabites suivent en fait les interprétations religieuses et idéologiques de théologiens souvent contemporains, dans la lignée de Ibn Abdel-Wahhab 2».
Aujourd'hui, le terme désigne un ensemble composite3 de mouvements fondamentalistes, constitué en particulier de mouvances cheikhiste (qui évitent l'implication politique), activiste islamistes (prônant une action politique) et djihadiste (pour une action armée). Le wahhabisme saoudien est une forme de salafisme.
Source WIKIPEDIApar la gu
Quatre ans après le mouvement de contestation de 2011 auquel le régime syrien de Bachar el-Assad a répondu par la voie des armes, la guerre a dévasté le pays. Elle a jeté la moitié de la population hors de son foyer et ouvert la voie à l'avancée de l'organisation Etat islamique.
Mars 2011: jour de la Colère
Inspirés par les exemples tunisien et égyptien, quelques dizaines de Syriens manifestent, le 15 mars, à Alep, Hassakah, Deraa, Deir Ezzor, Hama et Damas. A Deraa, des enfants d'une dizaine d'années qui avaient inscrit des slogans hostiles au gouvernement sur les murs de la ville ont été arrêtés quelques jours plus tôt. Leurs parents venus réclamer de leurs nouvelles sont brutalisés. Le 18, les habitants descendent manifester dans plusieurs villes; 4 manifestants sont tués par les forces de l'ordre à Deraa. Les manifestations s'étendent. Le 30 mars, alors que l'on compte une trentaine de morts, le président Bachar el-Assad, dénonce une "conspiration"
Vendredis de contestation
Le vendredi, jour férié en Syrie devient jour de manifestation, après la prière hebdomadaire: c'est le seul rassemblement public à ne pas tomber sous le coup de la loi sur l'état d'urgence. Les forces de l’ordre tirent sur les protestaires à Deraa, tuant 17 personnes. Le 10, le régime envoie pour la première fois des chars contre les manifestants à Baniyas, sur la côte. Un mois après le début de la contestation, la répression a fait une centaine de morts.
21 avril 2011
Les promesses de Bachar el-Assad
Bachar el-Assad lève l'Etat d’urgence en vigueur depuis 1963 et annonce l’autorisation des manifestations pacifiques. Le lendemain, les forces de l’ordre tirent sur les dizaines de milliers de Syriens qui sont descendus dans la rue, tuant 40 personnes. Le 25, Deraa est assiégée et pilonnée. L'armée intervient aussi à Homs, à Al Rastan dans le centre du pays puis, en mai, à Hama, Jisr el-Choghour, Idleb... Tout en envoyant l'armée dans plusieurs villes du pays, le président syrien multiplie les promesses, d'ouvrir "un dialogue national"
21 mai 2011
Hamzah el-Khatib, icone de la brutalité du régime
Le corps de Hamzah el-Khatib, 13 ans, est rendu à sa famille mutilé. Il devient le symbole de la brutalité de la répression du régime contre la révolte des civils. Après deux mois de manifestations pacifiques, 800 civils ont été tués. L’Union européenne impose des sanctions à Bachar el-Assad et à une vingtaine d’autres dignitaires du régime, dont son frère Maher, aux avant-postes de la répression.
10 juin 2011
Premiers réfugiés...
Les troupes syriennes interviennent à Jisr el-Chogour dans le nord-ouest du pays, où une partie de l'armée s'est ralliée aux manifestants. Des centaines d’habitants fuient en direction de la Turquie voisine. C’est le début d’une vague de réfugiés qui va s’accélérer progressivement: Ils seront 35.000 dans la région en mars 2012, 700.000 en janvier 2013.
22 juillet 2011
... et premières désertions
Les manifestations sont toujours plus massives. L’opposition revendique 1,2 millions de manifestants à Deir Ezzor et à Hama. Le 31, à la veille du ramadan, l’armée donne l’assaut sur Hama. Plus d’une centaine de civils sont tués selon l’opposition. Cette brutale répression amène des dizaines de soldats à faire défection. Des officiers déserteurs créent l'Armée syrienne libre (ASL) qui grossit à mesure que de nouveaux militaires quittent l'armée.
7 août 2011
Assad lâché par les pays du Golfe
Le président syrien est lâché par trois pays du Golfe, l'Arabie saoudite, Bahreïn et le Koweït qui rappellent leurs ambassadeurs.
5 octobre 2011
Veto russe et chinois
Alors que la répression sanglante des manifestations a fait plus de 2700 morts depuis la mi-mars, la Chine et la Russie opposent leur veto à l'ONU à un projet de résolution condamnant la répression et menaçant Damas de “mesures ciblées”. Trois jours plus tôt, plusieurs opposants, réunis à Istanbul, forment le "Conseil national syrien" qui inclut des islamistes, des libéraux, des nationalistes, ainsi que des partis kurdes et assyriens.
16 octobre 2011
Première attaque de l’Armée syrienne libre
L’Armée syrienne libre (ASL) effectue sa première attaque commando contre un centre des services secrets syriens près de Damas.
2 novembre 2011
Le plan de paix de la Ligue arabe
La Syrie accepte le "plan de paix" de la Ligue Arabe qui prévoit le retrait de l'armée, la libération des prisonniers, l’envoi d'observateurs et des négociations avec l'opposition. Dans les six jours qui suivent, 70 personnes sont tuées par le régime. Le 12, la Ligue arabe, suspend la Syrie de l’organisation et appelle au retrait des ambassadeurs arabes. Le 16, c’est le tour de la France. Le 22, après le roi Abdallah de Jordanie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan appelle au départ du président syrien.
22 décembre 2011
5000 morts depuis le 15 mars
Les observateurs de la Ligue arabe arrivent en Syrie, après deux journées sanglantes qui ont causé la mort de 250 personnes. Le bilan des violences depuis le mois de mars a dépassé les 5000 morts, selon l’ONU. Le 23, des attentats à la voiture piégée contre des bâtiments des services de sécurité tuent une quarantaine de personnes selon Damas. Les autorités incriminent Al Qaïda, l'opposition accuse l'Etat.
11 janvier 2012
Les journalistes en ligne de mire
Le journaliste français Gilles Jacquier est tué dans la ville de Homs assiégée où il se trouvait en reportage. Le mois suivant, ce sera le tour du français Rémi Ochlik des Américains Marie Colvin et Anthony Shadid. Les journalistes étrangers mais plus encore les Syriens paient un lourd tribut dans le cadre de ce conflit.
24 janvier 2012
Les Observateurs de la Ligue arabe renoncent
Après le départ, le 11, de l’un des membres de la mission d’observation qui accuse le régime de "mises en scène" et de commettre des "crimes en série", tous les autres observateurs se retirent du pays.
Site l'Express.fr
3 février 2012
Le martyre de Homs
Plus de 200 civils sont tués en une seule nuit lors de bombardements massifs de la Ville de Homs qui est brutalement pilonnée par le régime depuis la fin décembre 2011 .Ce qui n’empêche pas, le lendemain, la Russie et la Chine d’’opposer une nouvelle fois leur veto à un projet de résolution condamnant la répression.
27 mars 2012
La mission de Kofi Annan
Nommé émissaire de l’ONU pour la Syrie, Kofi Annan annonce que Damas a accepté son plan de paix qui a obtenu l'aval de la Russie et la Chine. Il prévoit l'arrêt immédiat de toute forme de violence armée, le retrait des forces syriennes des centres de population, le renoncement aux armes lourdes, et la libération des prisonniers détenus arbitrairement... Un an après le début de la contestation, le bilan est lourd: plus de 8000 morts, 200 000 déplacés à l'intérieur du pays, 30 000 réfugiés.
12 avril 2012
Promesse d'accalmie; le seuil de 10.000 morts atteint
Un cessez-le-feu entre en application. Une résolution de l’ONU prévoit l’envoi d’observateurs qui arrivent en Syrie le 15. Mais pas plus que les précédentes, la promesse d’accalmie n’est pas tenue, alors que depuis le début de la révolte, on atteint le bilan de 10 000 morts.
25 mai 2012
Massacres à Houla et Al Koubeir
Plus d’une centaine de civils, dont de nombreux enfants sont massacrés dans le village de Houla. Une dizaine de jours plus tard, un nouveau massacre a lieu à Al Koubeir, dans la même région. Les Chabihas, milices du régime sont mises en cause par l’opposition. Après le massacre de Houla, plusieurs pays occidentaux dont la France expulsent les ambassadeurs syriens.
12 juin 2012
Les enfants au coeur du conflit
Un rapport de l'ONU accuse Damas de tortures et d'exécutions sommaires d'enfants et révèle que les soldats syriens les utilisent comme "boucliers humains". Le 16, les observateurs de l’ONU suspendent leur mission. Homs est à nouveau pilonnée massivement. En 15 mois, le conflit a fait plus de 15.000 morts.
30 juin 2012
Accord sur la transition à Genève
Un accord sur les principes et les lignes directrices d'une transition politique est conclu à Genève au cours de la réunion du Groupe d'action sur la Syrie. Un plan en six points sur les principes et les lignes directrices de cette transition prévoit notamment que le gouvernement de transition puisse inclure des membres du gouvernement. Il ne sera jamais appliqué.
3 juillet 2012
Le régime ne contrôle plus l'ensemble de la Syrie
Manas Tlass, général de la Garde républicaine syrienne et ami d'enfance de Bachar al-Assad, fait défection. Il est accueilli en France. Les désertions sont toujours plus fréquentes et la résistance armée se renforce, ce qui conduit Bachar el-Assad à parler de "situation de guerre". De fait, son régime ne contrôle plus entièrement le territoire Syrie: Dès que l’armée se retire d'une ville où elle est intervenue, les manifestations reprennent et les combattants de l'Armée syrienne libre réoccupent le terrain. Elle a perdu le contrôle de l'espace rural qui entoure les centres urbains. De nombreuses villes, et plusieurs grandes agglomérations échappent à son emprise.
15 juillet 2012
Les batailles de Damas et d'Alep
L’Armée syrienne libre lance la "bataille pour la libération" de Damas. Pour la première fois des hélicoptères de l'armée sont utilisés pour bombarder les quartiers rebelles. Le 20, ils lancent la bataille d’Alep, capitale économique du pays. le régime est affaibli par ces offensives, mais "le régime syrien a encore les moyens de prolonger son agonie", explique à L’Express le politologue Ziad Majed, spécialiste de la Syrie.
26 septembre 2012
L'essor de la mouvance djihadiste
un attentat à la bombe frappe des bâtiments des services de sécurité et le bureau du vice-président Farouk al-Chareh à Damas, le Palais de Justice et le siège de l’Etat major. La multiplication des attentats contre des cibles sécuritaires est revendiquée par le Front de soutien Al Nusra, un groupe djihadiste formé au début de l’année 2012. Minoritaire au sein de la rébellion, la mouvance djihadiste profite de la radicalisation du conflit pour avancer ses pions.
3 octobre 2012
Tensions avec la Turquie
la Turquie bombarde des cibles en Syrie en représailles à des tirs d'obus qui ont tué cinq civils dans le village turc frontalier d'Akçakale. Cette localité est située près du poste frontière de Tall al-Abyad, tombé aux mains des rebelles en septembre. La tension est entre Damas et Ankara accusé de soutenir les rebelles. Les régions kurdes frontalières de la Turquie ne sont plus contrôlées par l’armée qui s’en est retirée au cours de l’été -pour libérer des troupes afin d’affronter les rebelles dans les autres régions et faire pression sur la Turquie.
12 novembre 2012
L'opposition s'unifie
L'opposition s'unifie pour accélérer la chute du régime. Les opposants signent un accord sur la formation d'une "coalition nationale" élargie. Le cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, est élu président de cette "Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution", et Georges Sabra, chef du Conseil National Syrien (CNS), vice-président.Le lendemain, la France reconnait la coalition nationale syrienne comme "seul représentant légitime du peuple syrien et futur gouvernement provisoire". Les combats, et les bombardements de l’armée syrienne, particulièrement violents dans la banlieue de Damas font plus de 100 morts par jour. Début décembre, l’ONU retire son "personnel non essentiel" du pays. L'Union européenne réduit sa délégation à Damas au minimum.
28 janvier 2013
Des dizaines de milliers de disparus
A Alep, plus d'une centaine de corps sont repêchés dans une rivière. Exécutés d'une balle dans la tête, la majorité ont les mains liées derrière le dos. Les victimes identifiées sont des anciens détenus ou des disparus. La Syrie compte, selon les organisations de défense des droits de l'Homme, des dizaines de milliers de personnes disparues.plus d'
12 février 2013
Mort d'un commandant iranien
Un commandant iranien des Gardiens de la Révolution est tué en Syrie. La République islamique est l’un des plus fidèles alliés de la Syrie aux côtés de la Russie et du Hezbollah libanais. En janvier, des rebelles avaient échangé 48 Iraniens capturés en aout 2012 contre 2130 civils prisonniers.
4 mars 2013
Raqqa aux mains des rebelles
Les rebelles syriens prennent le contrôle de la ville de Raqqa dans le nord du pays. C'est la première fois que le régime de Bachar el-Assad perd une capitale de province. A l'automne, la ville passera sous le contrôle de L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda.
6 mars 2013
Un million de réfugiés
En deux ans, le conflit en Syrie a fait plus d’un million de réfugiés, pour la moitié des enfants, annonce l’ONU.
LE MONDE.FR
L'ONU n'avait rien vu de tel depuis le génocide rwandais. Avec une moyenne de 5 000 décès par mois, le conflit syrien, dont le bilan s'élève à près de 100 000 morts selon les Nations unies, a provoqué la pire crise en matière de réfugiés depuis vingt ans. Ils sont 6 000 à fuir leur pays chaque jour. Plus d'1,8 million de Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins, dont les deux tiers depuis le début de l'année. "Nous n'avons pas vu un flux de réfugiés grimper à un niveau aussi effrayant depuis le génocide au Rwanda", a déploré, mardi 16 juillet, devant le Conseil de sécurité, le haut commissaire pour les réfugiés António Guterres, qui rendait compte, avec deux autres hauts responsables des Nations unies, de la situation humanitaire et des droits de l'homme en Syrie.
Voir l'infographie : Après deux ans de guerre, plus d'un million de réfugiés syriens
A lui seul, le Liban accueille plus de 600 000 réfugiés selon l'ONU, plus d'un million selon Beyrouth. Soit, un quart de la population locale, a souligné l'ambassadeur libanais Nawaf Salam, qui parle d'une augmentation de 460 % de leur nombre depuis janvier. "C'est comme si les États-Unis devaient accueillir un afflux de 75 millions de réfugiés, soit deux fois la population du Canada", a fait remarquer le diplomate. Un peu plus tard, lors de consultations à huis clos, les 15 pays-membres du Conseil livraient leur réaction, certains, offensifs, appelant à la saisine de la Cour pénale internationale, d'autres exhortant leurs partenaires à "mettre de côté les divisions politiques afin de répondre à la crise humanitaire".
Mais comme chaque fois sur le dossier syrien, urgence humanitaire ou pas, la discussion a tourné court. "Aucun débat n'est possible, les blocages se sont enkystés", a déploré un diplomate, en référence au refus des Russes et des Chinois de "lâcher" leur allié syrien.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/07/17/le-conflit-syrien-pire-crise-humanitaire-depuis-vingt-ans-selon-l-onu_3448804_3218.html#t6VSY2AD8wU3CsM1.99
"LA DESTRUCTION D'UN PEUPLE"
La Coordonnatrice des Affaires humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a mis en garde les 15 contre les conséquences de leur inaction. "Nous n'assistons pas seulement à la destruction d'un pays, mais à celle de son peuple", a-t-elle martelé, avant de préciser que près de la moitié des 6,8 millions de Syriens ayant besoin d'une aide d'urgence sont des enfants. Selon le Programme alimentaire mondial, 4 millions de personnes ne sont plus en mesure de se nourrir. Valérie Amos a également dénoncé les entraves à l'accès de l'aide humanitaire. Les convois ne peuvent entrerà Damas ou à Homs et seules 14 ONG ont l'autorisation de mener leurs opérations en Syrie.
"Nous avons besoin de tracer des couloirs humanitaires, y compris à travers les lignes de front. Nous avons aussi besoin de ressources financières", a déclaré la responsable, qui estime à 3,1 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) le montant nécessaire pour répondre aux besoins humanitaires. Des besoins qui vont croissant, les forces gouvernementales continuant leurs bombardements disproportionnés, a déploré le sous-secrétaire général des Nations unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic. Les forces syriennes utilisent des missiles balistiques tactiques ou des bombes thermobariques, qui causent d'importants dommages et de nombreuses victimes, a-t-il rapporté.
Mais les groupes d'opposition sont aussi accusés de commettre des actes de torture et des enlèvements, notamment le long des lignes de front confessionneles, ou de mener des opérations militaires dans des centres urbains. Le recours aux enfants soldats est une autre des violations des droits de l'homme imputées à la rébellion. Le bureau de M. Simonovic estime à 86 le nombre des enfants combattants tués dans les hostilités.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/07/17/le-conflit-syrien-pire-crise-humanitaire-depuis-vingt-ans-selon-l-onu_3448804_3218.html#t6VSY2AD8wU3CsM1.99
Lorsque l’on évoque le Proche et le Moyen-Orient, ces mots reviennent sans cesse. La Ligue arabe est composée essentiellement de pays sunnites, l’Iran est la grande puissance chiite, le clan de Bachar el-Assad représente la minorité alaouite de Syrie… Quelles sont les différences entre ces branches de l’islam ? Petit tour d’horizon.
1. Entre chiites et sunnites un… schisme en 632
Tant que le prophète Mahomet est en vie, l’islam ne forme qu’un seul et même courant. En 632, à sa mort, des divergences de vue apparaissent.
Les chiites et les sunnites ne lui reconnaissent pas le même successeur. Ceux qui choisissent Ali, gendre du prophète, deviendront les chiites, tandis que ceux, majoritaires, qui préfèrent suivre Abou Bakr, compagnon de Mahomet, deviendront les sunnites.
2. Une organisation du clergé très différente
Les chiites reconnaissent 12 imams, réputés infaillibles dans l’interprétation du Coran. Parmi ces 12 imams se trouvent les deux fils d’Ali. Les chiites croient que le douzième imam reviendra à la fin des temps pour juger les hommes.
Pour les chiites, le Coran est une œuvre humaine, alors que pour les sunnites il a uncaractère divin. Au-delà du Coran, les sunnites sont également fidèles à la "sunna", les faits et gestes de Mahomet. À travers la sunna, les sunnites tentent d'imiter le Prophète. Ils considèrent que l'Histoire est prédéterminée, alors que les chiites accordent plus d'importance à la liberté individuelle.
Le chiisme se distingue également du sunnisme par l’existence d’un clergé très hiérarchisé. Alors que les sunnites acceptent que l’autorité politique et religieuse soit fondue dans une même personne (comme au Maroc où le roi est commandeur des croyants), chez les chiites le pouvoir politique doit compter avec le pouvoir, distinct, des autorités religieuses (les ayatollahs en Iran, par exemple).
3. Les sunnites ultra-majoritaires
Les sunnites constituent le courant majoritaire, et même très largement majoritaire, de l’islam. Dans le monde, les musulmans se divisent entre environ 85% de sunnites contre 15% de chiites.
Les chiites sont toutefois majoritaires en Iran, en Irak (de peu) et au Bahreïn.
Au Liban, les chiites sont aussi devenus récemment la communauté majoritaire (ils sont maintenant plus nombreux que les chrétiens et les musulmans sunnites).
Avec environ 20% de chiites, le Pakistan compte aussi un grand nombre de disciples d'Ali.
4. Les kharidjites, les alaouites, les druzes : de petites branches dissidentes
Le kharidjisme est une secte qui s'est constituée en 660. Comme le chiisme, elle est apparue au moment des querelles de succession après la mort de Mahomet. Les kharidjites ont reproché à Ali de s'en remettre à une décision humaine et non divine pour décider qui allait diriger la communauté. C'est d'ailleurs un kharidjite qui a assassiné Ali. Cette tradition est présente chez les Berbères du Maghreb.
Les alaouites sont une branche dissidente du chiisme, alaouite signifiant "partisan d'Ali". Ils considèrent ce dernier comme l'incarnation de Dieu sur terre. Beaucoup moins rigoristes que les kharidjites, ils prient chez eux et boivent de alcool. Très peu nombreux, ils sont au pouvoir en Syrie, à travers le clan el-Assad.
Les alaouites partagent avec une autre communauté, celle des druzes, l'habitude de garder leurs rites secrets. Répartis entre le Liban, le Nord d’Israël et la Syrie, les 500 000 druzes pratiquent une religion non prosélyte : si l'on ne nait pas dans une famille druze, on ne peut devenir druze. Formant une branche "hérétique" du chiisme, à forte dimension ésotérique, les druzes croient que Dieu se manifeste périodiquement sous une forme humaine.