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SIMONE COTTIN : UNE PERSONNALITE HORS DU COMMUN

 SIMONE COTTIN une femme d’exception

qui a marqué l’Histoire de la calade

 et celle de la Moldavie

tout en restant fidèle aux radicaux de gauche.

 

       Née à Légny en 1932, Simone, troisième enfant de la famille, voue une admiration sans bornes à ses parents qui l’ont aidée selon elle, à devenir ce qu’elle est.

       Son père Charles, dernier de la lignée Cottin, a épousé Claudia née Mathray qu’il rencontre alors qu’ils sont tous deux employés de l’usine caladoise La Blédine. A son retour du service militaire, il crée la première agence Citroën à Pont Nizy, commune de Légny où nait Simone. Claudia est secrétaire-comptable au garage, métier qu’elle gardera à vie, tout en tapant thèses et mémoires de sa fille. Charles, féru de mécanique générale, effectue son service militaire au Maroc, devient mécanicien d’aviation et photographe, d’où les nombreux documents d’archives de Simone. La famille reviendra ensuite sur Villefranche.

        Simone,  excellente élève qui apprend avec facilité latin, grec, anglais et espagnol, entre à l’école supérieure de commerce et sera  major de sa promotion pendant trois ans.

  

 Projet d'adduction d'eau à Kalarach, le foyer d'accueil est comme toujours, partenaire efficace !

  

La politique : une autre partie de la vie de Simone

 

      Simone suit son père, militant au parti radical socialiste,  fait ainsi des connaissances, imprime ses idées, et rejoint ce qui sera plus tard le PARTI RADICAL DE GAUCHE auquel elle reste fidèle à ce jour.

 

       Par goût, Simone entre à l’Institut d’études politiques de Lyon et en réjouit son père. Simone suit de nombreux stages dont un de cinq ans à Lyon chez l’expert comptable Gutton qui fut son professeur à l’école supérieure de commerce.

 

Des débuts prometteurs

 

      Au Lycée Claude Bernard à Villefranche, Simone est déléguée de classe et participe à la création de La gazette du collégien en 1947, dont elle conserve encore les archives. Simone tape la gazette en colonnes appliquées, sur du mauvais papier, intégrant les matches, les activités chorale, les conférences dont celle de Paul-Emile Victor. Le produit de la vente des gazettes est remis pour les œuvres des pupilles. Simone  est aujourd’hui encore,  adhérente des anciens de Claude B.

        En  1959, Simone ouvre son cabinet d’expertises comptable à Villefranche, avec un bureau chez ses parents pendant un an. Elle n’est guère encouragée par ses collègues masculins !

       Puis elle engage une secrétaire et s’installe rue Antoine Arnaud chez Lucien Godard qui lui prête un espace de deux pièces au premier étage de ses appartements.

 

Un concours relaté en Europe 

 

      En 1960, Simone s’inscrit au concours européen des experts comptables, sur l’opportunité des investissements, et prépare un mémoire pendant un an. Elle l’envoie sans le terminer, par manque de temps et reçoit pourtant  à Zurich, un accessit -  évènement considérable pour l’époque -  avec la mention honorable. Simone était partie avec sa 2cv et en arrivant à Villefranche, est assaillie par les journalistes caladois, lyonnais et nationaux, qui ont investi la maison familiale !

      Elle a déjà trois salariés lorsque le projet d’immeuble Le liberté, 31 avenue du Promenoir lui est soumis en 1970, et installe ses bureaux au 3e étage, son appartement actuel, en 1971. Le syndic Maître Carret n’est pas ravi de son installation au 3e, mais rapidement Simone rachète un local au 1er étage et passe à six salariés.

        Avec sa vie active d’élue et d’engagée envers la Moldavie, Simone cède une partie de sa clientèle. Au décès de son père en 1967, Simone vit aux Rousses avec sa mère jusqu’en 1976, puis elles habitent toutes les deux au promenoir jusqu’en 1979.

  

Ses engagements

 

      A Lyon dès le début de ses études, Simone milite chez les étudiants radicaux, les jeunesses radicales socialistes de la fédération du Rhône où elle rencontre Pierre Mendès France avec lequel elle garde longtemps des contacts. Simone a quelques ouvrages dédicacés de cet homme qu’elle apprécie pour sa simplicité.

     Simone sera pendant dix ans, membre du bureau du tennis-club, passionnée sans pourtant être une grande joueuse, après avoir testé le club de basket féminin pendant 4 ans. Simone fera partie de la jeune chambre économique pendant dix ans, coachée par Gilbert Cornil, et y sera secrétaire pendant deux ans.

        Elle est DEN déléguée de l’éducation nationale dès 1962 et assiste toujours aux réunions annuelles, même si depuis ces dernières années, elle ne fait plus le tour des écoles. Pourtant elle ne reçoit les palmes académiques qu’en 1990.

      A la municipalité, elle exerce un premier mandat comme présidente de la commission des finances et sera adjointe aux finances dès le second mandat. En 1973, elle est élue au district et le maire  Charles Germain lui confie la présidence du conseil d’administration de l’hôpital. Elle monte le dossier de création du nouvel hôpital de 1973 à 1977, projet difficile qui lui a valu moult bagarres, date à laquelle André Poutissou prend le relais. Simone reste toutefois vice-présidente et lorsque l’hôpital est inauguré en 1982, elle est sur la photo, coupant le ruban entre Pierre Mauroy et André Poutissou.  En 1989, après quatre mandats d’adjointe, elle reste dans l’opposition jusqu’en 1995.

 

DECOUVERTE DE LA MOLDAVIE

 

      En 1962, une autre cause lui tient à cœur et, grâce à Marcel Meunier, président de France URSS à Lyon, qui avait d’abord sollicité Charles Cottin qui proposa sa fille.

      Simone s’enrôle avec  des personnalités de tous bords politiques, et prend des fonctions importantes dans le Nord, puis à Paris. Les adhérents vendent des objets artisanaux sur toute la France. Elle crée France URSS à Villefranche, dans la foulée.

    En 1965, l’idée de jumelage est lancée par Moscou et ce sera le début de longs pourparlers, mais les challenges ne font pas peur à Simone Cottin. Le chanoine Kir est le premier à accepter un jumelage avec Stalingrad.

       La Géorgie et la Moldavie sont proposés à Villefranche et afin de découvrir la région, 25 personnes partent en août 1972, dirigés par France URSS, découvrir la Moldavie. Madame Geoffray personnage d’Odenas et viticultrice réputée, trois membres de la famille Baligand, un fils Dagnaud, le maire de Cogny, agriculteurs, viticulteurs, artisans, tous ont acceptés de suivre Simone.

       En 1973, le maire de Kalarach, Mr Goldych, vient à Villefranche et est reçu partout en Beaujolais, dont chez Madame Geoffray (photo, en bas à droite Simone, à gauche le maire de Kalarach, en hauteur Mme Geoffray).

  

        Le  conseil municipal de Villefranche, accepte enfin Kalarach en  1976, région de vignobles de Moldavie de la taille de la calade. Gleizé, Limas, Belleville très soutenue par Joseph Rosselli, et Villié-Morgo s’impliquent,  et l’association Villefranche-Beaujolais-Kalarach, voit enfin le jour. Une lettre officielle est écrite par Charles Germain le 11 octobre 1976.

 

 HIVER 1991 : Expédition « Noël des grands-mères »

 

         En 1990 c’est la rupture avec l’URSS. Simone est consternée par le devenir des habitants et prévoit une expédition à Kalarach. Une collecte est faite dans les grands magasins caladois plusieurs samedis d’affilé. Les adhérents font des colis avec ces dons. Une fourgonnette prêtée par Nomblot est pleine de ces colis, et sera conduite par Michel Cottin neveu de Simone et Mr Souillet de Gleizé. Dans la voiture de Simone, le journaliste du Progrès Philippe Léglise, Natacha Martin caladoise d’origine russe, pleine aussi de produits de toutes sortes. Un trajet long et pénible par la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, dure plusieurs jours dans la neige et le froid et quelques petits hôtels, aux frais de Simone (même si elle défend qu’on en parle).

 

          A la frontière Roumanie/Moldavie, en pleine nuit, les files de voitures stationnent sur des kilomètres. Une radio bleugle les chansons de Patricia Kaas, crevant  le silence. Après des heures interminables, des lampes de poche s’agitent : les amis de Kalarach sont venus à leur secours ! Ouf ! Car les formalités à la frontière durent encore, mais tout le monde arrive enfin à bon port, et l’accueil des habitants est à la hauteur de l’épopée ! Là-bas, c’est le chaos, ambiance électrique, décrochage des panneaux… rien d’engageant ! Pendant le trajet retour, Simone décide de créer France-Moldavie !

  

Depuis, les projets s’intensifient

 

         C’est en 2002 qu’après une visite de la Moldavie en 2000 avec Simone Cottin,  que Denise Kehl artiste-peintre caladoise convaincue et membre de l’association depuis quelques années, aide Simone à préparer une immense exposition des peintres et sculpteurs moldaves dans un local de l’avenue Berthelot à Lyon pour deux semaines. Tout le gratin lyonnais s’est déplacé, tout comme Paul Dini, l’ambassadeur de Moldavie… Les démarches longues et fastidieuses avaient pourtant une faille : impossible de vendre les œuvres, la mention d’exportation temporaire avait été omise ! Tant pis, les contacts ont été fructueux après coup et les médias ont largement plébiscité l’évènement, soudant les relations avec France-Hongrie notamment, et la Maison de l’Europe dont Simone est membre, la soutient.

 

 Les enseignants moldaves sont accueillis à Villefranche en mars 2009.

           Les enseignants du GREF groupement des  retraités éducateurs sans frontières, se mobilisent dès 2005, sous la responsabilité de Mr CHERASSE à Villefranche, pour enseigner chaque année le français à Kalarach. Les élèves de l’école de sourds-muets du Lycée Notre-Dame vont rejoindre leurs homologues à Kalarach.

 

     En juin 2006, 13 adolescents de l’institut pour enfants malentendants d’Hirbovet viennent donner un spectacle folklorique à l’Auditorium devant un public subjugué par le talent de ces jeunes prodiges qui avaient eux-mêmes cousu leurs costumes. Jeunes prodiges qui « entendaient » la musique en suivant leur professeur du regard et en « sentant » les pas sur le sol…

   

      Des recueils de poésie sont publiés par ce même institut d’Hirbovet, toujuors grâce à Simone qui les propose à la vente en calade et ailleurs.

 

       En Moldavie, le district de Kalarach n'a rien oublié des multiples actions de Simone, de ses nombreux voyages au rythme de deux à trois chaque année, et a baptisé, dans la bibliothèque de Kalarach, la salle de l'Alliance Française qui a vu le jour en 2007 : salle Simone COTTIN !

 

     Simone quitte la présidence de VBK, tout en restant à l’écoute des actions menées. En 2010, un projet d’adduction d’eau voit le jour dans une lycée du district, sous la houlette de la nouvelle présidente Muriel BLANC, permettant à un internat de bénéficier enfin de l’eau courante….

 

 Complément d'information apporté par l'adjointe à la culture de Limas, longtemps membre du bureau de Kalarach, présidente du Choeur des Marais pendant plusieurs années,  souhaite rajouter :

 

Le Choeur des Marais,(en son temps) très impliqué dans ce jumelage : de  nombreux choristes se sont investis BENEVOLEMENT pour l'accueil et l'hébergement des jeunes malentendants, pour l'accueil et l'hébergement de l'école normale de Kalarach, pour l'envoi de vélos etc,etc, En tant que Présidente, pendant 30 ans du CHOEUR des MARAIS, je souhaite rendre hommage aux nombreux choristes qui m'ont soutenus dans cet tâche humanitaire, car sans eux rien n'aurait pu être organisé sous la houlette bien entendu de Simone COTTIN, et de son investissement sans faille et lui aussi BENEVOLE, je tiens aussi à le signaler - Simone reste pour moi un exemple d'abnégation et c'est un exemple.Cordialement : Chantal Bertrand

 

MF BALANDRAS 23.02.2011

 

P.S. : tous ceux qui ont un témoignage du même style peuvent me l'adresser mfbalandras@msn.com, il figurera sur ce site. Cette interview de Simone a été faite SUR TROIS ANS... les souvenirs s'estompant....



23/02/2011
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