Michel circule en ville en fauteuil électrique
Toute la ville connaît Michel Deleard qui circule apparemment facilement d’un bout à l’autre de la ville, activant son klason pour annoncer qu'il arrive !
Michel a ses habitudes, dit bonjour à chacun, rend de multiples services, et garde dans sa mallette tous les prospectus de l’actualité locale de l’instant pour les distribuer ! Il salue, plaisante, a toujours un bon mot, et ne se plaint jamais.
MF : Votre handicap date de longtemps
Michel : Lorsque j’ai eu ce malencontreux accident, je vivais dans un autre département. J’avais 49 ans et l’adaptation à ce statut d’handicapé ne fut pas simple à accepter. J’ai eu la chance d’être très bien suivi sur le plan médical, surtout à l’hôpital Desgenettes de Lyon, où je retourne pour des examens de contrôle. C’est ce qui explique mon retour sur Villefranche il y a une dizaine d’années. Il a bien fallu que j’apprenne à me débrouiller pour pouvoir vivre seul et assumer les tracasseries du quotidien qui sont multipliés lorsque l’on n’a pas toutes ses aises.
MF : On voit peu de fauteuils roulants en ville, vous avez une explication ?
Michel : Les pouvoirs publics n’ont pas vraiment saisi l’ensemble des difficultés que l’on peut rencontrer, les trottoirs avec toujours de fichus petits rebords, ou envahis par les terrasses des bars, et ces détours qu’il faut faire pour aller d’un point à un autre. Les multiples démarches administratives dévorent le quotidien. Trouver un appartement adapté est un parcours du combattant . J’en suis à mon troisième déménagement en dis ans, pour avoir enfin un rez-de-chaussée avec simplement une barre dans la douche que je dois finir d’équiper. Certes, j’ai un fauteuil électrique désormais et peut ainsi aller jusqu’à la plage en été pour les spectacles côté Saône.
MF : Le bus est-il un moyen de transport efficace et pratique
Michel : Le bus m’évite d’avoir à calculer tous les passages que je dois éviter, mais là encore, tous ne sont pas équipés pour faire monter un fauteuil . Je dois attendre souvent une demi-heure à trois quart d’heure. Les conducteurs qui me connaissent me font signe s’ils sont équipés.
MF : Vous semblez heureux de vivre, toujours de bonne humeur
Michel : Ceux qui me croisent me trouvent épanoui. J’ai une passion pour la photo, et je sillonne les rues pour fixer mon objectif sur un massif de fleurs, une rue agréable, des amis, les manifestations de rue, le marché couvert. Mais j’aime les gens et la vie et je m’adapte avec philosophie au lieu de pleurer sur mon sort. J’ai l’habitude de garder mes soucis. »
J'ai rencontré Michel, le samedi suivant. Après mon article sur LE PROGRES, il était heureux et très ému : "Les gens me regardent différemment, ils sont plus gentils, plus attentionnés. Cet article leur a appris ce qu'ils ne connaissaient pas !"
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