COTTINET/CHARRIN les grands noms de la calade : 1914 revu par Olivier
« Ma campagne 1914-1915 » de Pierre Cottinet, retranscrite par son arrière petit-fils Olivier Charrin
Professeur d’histoire au Lycée Claude Bernard, Olivier Charrin est le digne descendant d’une lignée amoureuse du beaujolais, de la calade, de la patrie ; de la musique aussi.
Des recherches poussées sur les origines des Cottinet
Historien dans l’âme, Olivier né en 1969 à Villefranche, étudie la généalogie depuis une trentaine d’années, en dilettante, et a retrouvé plus de trois cent ancêtres, caladois depuis un siècle, et d’origine paysanne. Ce n’est qu’en décembre dernier qu’Olivier, par l’intermédiaire d’une parente, évoque Pierre Cottinet né à Salles-en-Beaujolais en 1876. Pierre habitera rue Porquerolles à Villefranche durant de longues années avec son épouse et ses enfants Claude, Jean, Paul et Julie. Pierre est le fils unique de Jean-Marie mort en 1929 et vigneron à Blacé, qui au décès de son épouse vivra pendant 15 ans à Courajod à Blacé, maison offerte par la veuve Courajod qui offre le gîte à ses pensionnaires à condition qu’ils se suffisent à eux-mêmes, élevant leurs bêtes et faisant repas, ménage et jardin.
-« Ma cousine me dit que Pierre avait rédigé un journal pendant la guerre. Elle cherche ce journal me l’envoie, et là, je reste subjugué par les détails apportés au quotidien par ce recueil de fabrication artisanale, écrit au crayon à papier, retraçant la vie d’un « poilu » d’août 1914 à août 1915, qu’il avait intitulé « Ma campagne 1914-1915 ». En 1914, Pierre a alors 38 ans, est père de 4 enfants au moment de la déclaration de guerre et fait partie des « Territoriaux » ou encore des « Pépères », que l’on envoie sur le front en seconde ligne. Ils sont les hommes à tout faire, terrassement, entretien des routes et des voies ferrées, tout comme ils suivent l’armée en marche pour nettoyer les champs de bataille. J’ai d’ailleurs été très choqué de lire ce qui n’est jamais apparu dans les livres d’histoire, que comme au siècle de Napoléon cent ans plus tôt, les morts étaient si nombreux qu’on en faisait des tas pour brûler les corps. »
Héros de guerre malgré lui et musicien
Pierre, continue Olivier, est aussi musicien et écrit ou reproduit des partitions de grands airs d’Opéra durant son service militaire. A la page du 25 octobre, est stipulé : « Ce soir on chante au fort, avec les trouffions vedettes le temps d’un concert » ! Parenthèse inattendue ! Ce journal se termine le 16 août 1915 par ces mots : « Bombardements, ordre de départ ». Je n’ai retrouvé Pierre qu’en 1916 « affecté spécial aux Usines Vermorel » alors fabricants d’obus et de véhicules pour l’armée, avec son patron libre penseur tout comme lui. En 1924, Pierre a voulu réécrire à l’encre les pages de son journal, mais une attaque cérébrale ne lui a pas permis de le terminer. »
Un ouvrage avec photos d’époque conclura ces recherches
-« A l’issue de ces mois de travail, termine Olivier, j’ai décidé de présenter ce journal en trois colonnes. Celle de gauche est le fruit de mes recherches qui complètent les éléments de la colonne centrale dont certains passages sont parfois à la limite du lisible, la colonne de droite étant composée des éléments retranscrits à l’encre par Pierre. Je souhaite que ce témoignage d’un caladois laisse sa marque dans la mémoire de la ville, et devrais terminer l’ouvrage cet été. »
Ci-dessous PIERRE COTTINET
LES ENFANTS COTTINET rue Porquerolles à Villefranche en 1912, Julien, Jean, Claude et Paul
Dans l'Usine VERMOREL EN 1916
LE JOURNAL DE CAMPAGNE 1914/1915 PAR CLAUDE COTTINET
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