A THIERRY ILLOUZ avocat, romancier, dramaturge, auteur de paroles de chansons.....
THIERRY ILLOUZ est né en Algérie dans un pays dit-il "qu'on a quitté pour moi" ; Ma mère pleurait chaque jour... j'avais un an, je buvais ce biberon de détresse et de chagrin..."
Devenu avocat, autour de quatre romans puis de cet essai "Même les monstres' en 2018 : "jai été cet enfant des cités, ...Mon histoire rejoint celle de ceux que j'ai eu à défendre. Nous partageons la question de l'origine, de l'exil et de l'identité..."
J'ai connu Thierry à Paris, par les hasards de la vie, mon fils me l'ayant présenté comme un auteur de très grand talent ! Puis autre hasard de la vie, Enrico Macias cherchait des paroliers et j'avais, fan depuis mon adolescence, un texte tout prêt "La robe bleue"... Mon fils m'avait alors proposé de me faire aider par Thierry pour que le texte devienne un chef d'oeuvre (,,,) ! Le fait est que relu et corrigé, "ça avait de la gueule", mais comme aurait chanté Renaud "Ma chanson lui a pas plu, n'en parlons plus"..... J'ai gardé un excellent souvenir de cet échange !
Lorsque j'ai lu les quelques lignes de présentation de ce dernier ouvrage "Même les monstres", "Je voudrais que l'on dise ce que vivent les gens, que l'on raconte les quartiers, les immeubles, l'argent qui manque, l'absence de reconnaissance. Je voudrais oser les mots ghetto, stigmatisation, relégation. Je voudrais appeler à la clémence, au doute. Je voudrais que l'on se soucie des abandonnés !"
Décidemment Thierry, nous avons plusieurs points communs ! D'abord, en dehors des membres de l'ASAFPI de Villefranche, qui reçoit les familles de détenus pour les aider dans leurs visites aux parloirs, aux parloirs enfants, les guider, les conseiller... j'ignorais que d'autres personnes pouvaient éprouver de l'empathie....
J'avais eu beaucoup de mal à entrer à la Maison d'arrêt, physiquement s'entendant puisque j'y avais été invitée, et comme Thierry, terriblement angoissée par les jeux de serrures qui s'ouvrent et qui se ferment à chacun de vos passages d'un défilé de couloirs, à l'accueil pas toujours sympa lorsque vous entrez et montrez vos papiers "Ici ce n'est pas un moulin, c'est une prison", m'avait clamée une gardienne qui devait totalement ignorer le sens de l'empathie..entrées fracassantes parfois car vous avez oublié, soit qu'il y a de la ferraille dans vos chaussures, des baleines dans votre soutien gorge, une montre restée au poignet, etc... exit le portable, et vérification de votre cartable qui chic, ne sonne pas, ouf !!! Et le soulagement, après avoir été enfermé pendant quelques heures, de retrouver l'extérieur, en priant le ciel qu'il n'y ait pas de panne de courant entre deux couloirs ! Ce besoin en rentant, de ne voir personne pendant quelques heures, pour récupérer...
La cité, le quartier, le ghetto, oui, le ghetto ou l'impression qu'on vit dans un ghetto...je retrouve, en tournant les pages, des émotions, des parfums de trouille, des colères enfouies, des doutes, de l'impuissance....
D'une sensibilité inouie, chaque page dépeint votre foi en l'être humain, et par moment on prend de grandes claques avec nos idées reçues, un mal nécessaire ! J'ai adoré votre livre, mais j'étais déjà convaincue après les deux premières pages ! Pourtant, je pense que vous êtes trop tendre, et comprends tout à fait vos nuits sans sommeil !
Quand on a vécu la prison, en tant qu'intervenant bénévole ou bénévole tout court, je pense que nous sommes tous d'accord que l'enfermement ne résoud rien ! Quand il faut punir, il y a d'autres méthodes à exploiter et je vous félicite pour cet appel, mais il faut avoir lu le livre en entier pour comprendre et se mettre "dans votre robe" : "Pour qu'enfin on regarde l'autre, dans le box des accusés. Celui qui nous effraie, celui que l'on condamne. Et qu'il est urgent de comprendre" !
Merci Thierry pour ce moment de partage
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